Le plateau de « L’Équipe du soir » sur Canal+ n’avait jamais connu une telle éruption. Hier soir, à 22 h 47 précises, Lucas Hernández a fait voler en éclats vingt ans de calme apparent du journalisme sportif français.
Tout a commencé par une simple question de Pierre Ménès, censée rester anodine : « Lucas, Christophe Dugarry a dit que tu étais directement responsable du but monégasque et que tu n’avais plus le niveau pour porter le maillot du PSG. Qu’as-tu à répondre ? »

Hernández, qui était venu promouvoir la campagne de l’UNICEF dont il est ambassadeur, a d’abord souri poliment.

Puis il a regardé la caméra, a pris une profonde inspiration et a lâché, d’une voix qui a fait trembler les vitres du studio : « Ta gueule ! Comment oses-tu me parler comme ça ? » Le silence qui a suivi fut si dense qu’on aurait pu entendre une goutte de sueur tomber du front de Ménès.
En trois secondes, le visage du défenseur central s’est transformé.
Les yeux injectés de sang, les mâchoires serrées, il a continué sans laisser le temps à quiconque de reprendre ses esprits : « Vous êtes là, tous, depuis des années, à juger, à cracher, à détruire des carrières pour faire de l’audience.
Dugarry ? Il a gagné une Coupe du monde sur un banc et aujourd’hui il se permet de me donner des leçons ? J’ai vingt-neuf ans, j’ai gagné la Ligue des champions, l’Euro, la Ligue des nations, et je dois accepter qu’un consultant qui n’a jamais été titulaire me traite de « boulet » en direct national ? »
Le réalisateur, paniqué, a tenté un cut publicitaire, mais Hernández a arraché son micro-cravate et l’a jeté par terre : « Non, vous allez m’écouter jusqu’au bout. » Les caméras, tétanisées, sont restées braquées sur lui. Même Hervé Mathoux, pourtant habitué aux dérapages, n’a pas osé l’interrompre.
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est l’édito assassin de Christophe Dugarry diffusé la veille sur RMC : « Lucas Hernández, c’est fini. Il court comme un canard blessé, il ne sait plus défendre, il coûte 400 000 euros par semaine pour offrir des buts à l’adversaire.
Le PSG doit s’en séparer dès janvier, sinon on va encore se ridiculiser en Ligue des champions. » Les mots avaient tourné en boucle toute la journée sur les réseaux sociaux, accompagnés de mèmes humiliants et de hashtags #HernandezDehors.
Mais personne n’avait anticipé la riposte. Hernández a poursuivi, la voix de plus en plus posée, presque effrayante de maîtrise : « J’ai grandi dans un quartier difficile de Madrid. Mon père m’a abandonné à huit ans, ma mère faisait des ménages pour payer mes chaussures de foot.
J’ai joué avec des fractures, avec des infiltrations, avec le Covid, avec une rupture des ligaments croisés.
Et aujourd’hui, parce que j’ai mal négocié un ballon à la 87e minute contre Monaco, je suis un « raté » ? Vous savez ce que c’est, vous, de jouer avec 40 000 personnes qui vous insultent personnellement pendant 90 minutes ? Non, vous commentez depuis vos fauteuils en cuir.
»
À ce moment-là, le standard de Canal+ a reçu plus de 12 000 appels en moins de cinq minutes. Les réseaux sociaux explosaient : #Lucas a atteint la première place des tendances mondiales.
Des joueurs du PSG, de l’équipe de France et même du Bayern Munich (où il a été champion d’Europe) ont commencé à poster des messages de soutien : Kylian Mbappé a tweeté un simple « Respect » avec le poing levé, Presnel Kimpembe a publié une story « On est tous avec toi, frère ».
Dans les couloirs de la chaîne, c’était la panique totale. Le directeur des programmes, Thierry Cheleman, a été réveillé en pleine nuit.
À 23 h 12, Canal+ a publié un communiqué laconique : « Nous regrettons profondément la tournure prise par l’émission de ce soir et présentons nos excuses aux téléspectateurs choqués.
» Mais le mal leur en a pris : la phrase « aux téléspectateurs choqués » a été perçue comme une nouvelle attaque contre Hernández. En dix minutes, le hashtag #BoycottCanal est devenu viral.
À 23 h 47, nouvelle bombe : Christophe Dugarry, en direct sur RMC, a tenté une contre-attaque sur RMC : « Je maintiens chaque mot. Hernández doit apprendre à accepter la critique.
» Réponse immédiate de Lucas sur Instagram, depuis sa voiture en quittant le plateau : une story de 58 secondes, filmée en selfie, où il lit calmement les statistiques de Dugarry en 1998 (« 0 but en phase finale, 12 minutes jouées ») avant de conclure : « Parle-moi quand tu auras gagné quelque chose en tant que titulaire, champion.
Bonne nuit. »
Ce matin, les conséquences pleuvent. L’Équipe titre en une : « La révolte d’un champion ». Le Parisien parle d’« un séisme dans le foot français ». Le syndicat des joueurs professionnels a annoncé qu’il allait saisir le CSA pour « incitation à la haine contre un sportif ».
Nasser Al-Khelaïfi a appelé personnellement Hernández pour lui assurer qu’il reste « un pilier indiscutable du projet PSG ». Même Emmanuel Macron, interrogé en marge d’un déplacement, a lâché : « Le respect doit être mutuel, y compris dans les médias. »
Quant à Canal+, la chaîne a suspendu « L’Équipe du soir » jusqu’à nouvel ordre et a convoqué Pierre Ménès et l’ensemble de l’équipe éditoriale à un « entretien préalable à sanction ». Christophe Dugarry, lui, a annulé toutes ses interventions prévues cette semaine, officiellement « pour raisons personnelles ».
Dans les vestiaires du PSG, on murmure que les joueurs ont créé un groupe WhatsApp baptisé « On touche à un, on touche à tous ».
Et Lucas Hernández, redevenu silencieux depuis hier minuit, a simplement posté ce matin une photo de lui enfant, maillot trop grand du Atlético sur les épaules, avec pour légende : « D’où je viens, on ne baisse jamais la tête. »
Le football français vient de vivre sa nuit la plus explosive depuis Cantona et le kung-fu kick. Mais cette fois, le coup n’a pas été porté avec le pied. Il a été porté avec des mots, droits, crus, sans filtre.
Et personne, absolument personne, ne sort indemne de cette soirée où un joueur a décidé qu’il en avait assez de se taire.