Dans l’effervescence post-tirage au sort de la Coupe du Monde 2026, qui s’est déroulé hier soir au Kennedy Center de Washington sous les projecteurs éblouissants et les chants patriotiques, une tempête diplomatique menace de noircir les horizons du football mondial.
Ce qui devait être une célébration triomphale de la première édition élargie à 48 équipes, co-organisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique, s’est mué en un scandale retentissant.
Philippe Diallo, président de la Fédération Française de Football (FFF), a brisé le silence ce matin lors d’une conférence de presse improvisée à Paris, fustigeant ouvertement la FIFA pour des « irrégularités flagrantes » dans le processus de tirage.
Ses mots, prononcés avec une colère contenue mais palpable, ont résonné comme un coup de tonnerre : « J’ai constaté trois irrégularités lors du tirage au sort d’hier soir, et l’une d’elles a directement affecté l’équipe nationale française et nous a mis en situation de désavantage… »

La stupeur fut totale.
Les journalistes, encore imprégnés des images kitsch de la cérémonie – avec Donald Trump recevant un « Prix de la Paix FIFA » fraîchement inventé, des performances d’Andrea Bocelli et de Robbie Williams, et un Gianni Infantino exaltant un « spectacle américain » – se sont figés.
Diallo, élu à la tête de la FFF en juillet 2023 et figure respectée du football français, n’est pas homme à s’emporter sans fondement.
Ancien directeur des équipes de France à la FFF et proche de Noël Le Graët avant sa disgrâce, il a su naviguer les eaux troubles de la gouvernance fédérale avec une prudence légendaire.
Mais hier, face à ce qu’il qualifie de « vérité cachée derrière un tirage au sort plein de problèmes », il a lâché la bride.
Et la réponse d’Infantino, un message laconique de dix mots seulement – « Respectez les règles, ou assumez les conséquences, Monsieur Diallo » –, a laissé les dirigeants français bouche bée, propulsant cette affaire au rang de crise internationale.

Remontons au cœur de l’événement. Le tirage au sort, prévu initialement à Las Vegas pour évoquer le Mundial 1994, a été déplacé à Washington sur recommandation de l’administration Trump, une décision qui n’a pas manqué de soulever des sourcils.
Gianni Infantino, président de la FIFA depuis 2016 et maître incontesté de l’instance zurichoise, a ouvert la soirée par un discours fleuve, insistant sur le fait que « ce n’est pas un tirage normal, car nous sommes en Amérique, nous devons faire du spectacle ».
Sous les yeux de Trump, acclamé pour son « engagement pour la paix » – un prix créé ex nihilo par la FIFA, provoquant les huées des supporters et des ONG –, le processus a débuté.
Quatre chapeaux, basés sur le classement FIFA au 19 novembre 2025 : les hôtes (États-Unis, Canada, Mexique) en pot 1, suivis des neuf premières nations (dont l’Espagne, l’Argentine, la France et l’Angleterre), puis les pots 2, 3 et 4 intégrant les barragistes.

La France, troisièmes au classement mondial derrière l’Espagne et l’Argentine, était protégée par des règles strictes : pas de rencontre avec les top 4 avant les demi-finales, et une répartition équilibrée des confédérations (maximum deux Européens par groupe, une par continent pour les autres).
Pourtant, lorsque les boules ont été tirées, le groupe I s’est dessiné comme un cauchemar logistique : la France face au Sénégal (pot 2, chapeau africain redoutable), à la Norvège (pot 3, avec Erling Haaland en fer de lance) et à un barragiste intercontinental (Bolivie, Suriname ou Irak, issus du tournoi de mars 2026).
« Un des groupes les plus relevés de l’ensemble du tirage », a concédé Diallo en zone mixte hier soir, aux côtés de Didier Deschamps et de Guy Stéphan. Mais ce matin, la colère a éclaté.
Diallo a détaillé ses griefs avec une précision chirurgicale. La première irrégularité ? L’utilisation d’un algorithme d’intelligence artificielle pour « valider » les placements, une première dans l’histoire des Coupes du Monde.
« Officiellement, c’était un tirage manuel, avec des célébrités comme Rio Ferdinand tirant les boules, mais en coulisses, l’IA corrigeait en temps réel pour éviter les blocages confédéraux », a-t-il expliqué.
Des captures d’écran fuitées sur les réseaux sociaux montraient des délais de quelques secondes entre le tirage et l’affichage final, alimentant les soupçons.
La deuxième ? Des problèmes de sécurité et d’organisation qui ont retardé la cérémonie de plus d’une heure : files d’attente interminables pour les délégations, contrôles renforcés dus à la présence de Trump, et même une évacuation partielle pour suspicion de colis piégé – un fiasco qualifié de « beau bordel » par RMC Sport.
Mais c’est la troisième qui a fait bondir la FFF : une « manipulation présumée » dans l’attribution des positions au sein du groupe I.
Selon Diallo, la France, en tant que tête de série, aurait dû bénéficier d’une position favorisant des stades neutres ou des horaires avantageux.
Or, l’attribution finale – à confirmer aujourd’hui lors de l’annonce des calendriers – place les Bleus en position 2, les exposant potentiellement à un match d’ouverture à New York contre le Sénégal, sous pression d’une ambiance partisane.
« Cela nous met en désavantage direct : fatigue du voyage, jet-lag, et une exposition médiatique biaisée par les tensions géopolitiques actuelles », a tonné Diallo. Deschamps, présent à la conférence, a renchéri : « Ça aurait pu être pire, mais ce n’est pas idéal.
On vise la première place, mais avec Haaland et Mané, c’est un groupe de la mort déguisé. » La presse française, unanime, parle d’un tirage « maudit » : L’Équipe titre « La chance s’est évaporée », tandis qu’Ouest-France évoque un « cauchemar nord-américain ».
La riposte d’Infantino n’a pas tardé. Moins d’une heure après les déclarations de Diallo, un message privé, relayé par des sources internes à la FIFA, est parvenu au président de la FFF : « Respectez les règles, ou assumez les conséquences, Monsieur Diallo.
» Dix mots qui claquent comme une gifle. Infantino, connu pour son style autoritaire – accusé de corruption en 2016 avant d’être blanchi, et critiqué pour son alliance avec Trump –, n’a pas apprécié la sortie publique.
Des observateurs y voient une menace voilée : sanctions potentielles contre la FFF, comme des amendes ou une révision des quotas européens. « C’est du chantage pur », s’insurge un cadre de la FFF sous couvert d’anonymat. « Infantino protège son spectacle, mais au détriment de l’équité sportive. »
Ce clash n’est pas isolé.
Le tirage a été émaillé de controverses : boycott initial de la délégation iranienne pour refus de visas (lié au travel ban de Trump), critiques sur la politisation de la cérémonie – avec des vidéos propagandistes sur Gaza et le Kosovo –, et un prix de la paix décerné à Trump, perçu comme une courbette électoraliste.
Les supporters, via Football Supporters Europe, dénoncent un « tirage honteux » qui transforme le football en outil géopolitique. En France, l’opinion publique bouillonne : sur X (ex-Twitter), #DialloVsFIFA cumule déjà 500 000 mentions, avec des appels au boycott des sponsors FIFA.
Pour les Bleus, les enjeux sont colossaux. Qualifiés de droit en tant que troisièmes mondiaux, ils entrent dans ce Mondial 2026 comme favoris potentiels, avec une génération dorée emmenée par Kylian Mbappé, Antoine Griezmann et une défense revigorée par William Saliba.
Mais ce groupe I s’annonce comme un bras de fer : le Sénégal de Sadio Mané, vice-champions d’Afrique, promet une revanche de la CAN 2022 ; la Norvège, boostée par Haaland et Ødegaard, vise son premier quart de finale ; et le barragiste pourrait réserver une surprise, comme la Bolivie en altitude simulée.
Deschamps, qui quittera son poste après ce tournoi – son « ultime compétition » –, prépare déjà un stage en mars aux États-Unis pour un amical contre le Brésil. « On affrontera la Colombie aussi, c’est confirmé », a ajouté Diallo, tentant de positiver.
Au-delà du sportif, cette affaire interroge l’avenir de la gouvernance FIFA. Infantino, réélu en 2023 sans opposition, est accusé de dérive autoritaire, favorisant les alliances avec des régimes controversés pour financer son expansion à 48 équipes.
La France, puissance footballistique (double championne du monde en 20 ans), n’est pas seule : l’UEFA, via son président Aleksander Äeferin, observe de près, craignant des répercussions sur les quotas européens.
Des sources à Zurich murmurent d’une enquête interne sur l’algorithme du tirage, potentiellement biaisé par des paramètres « patriotiques » américains.
Diallo, lui, ne recule pas. « Nous n’accepterons pas que l’intégrité du jeu soit sacrifiée sur l’autel du spectacle », a-t-il conclu, appelant à une réunion d’urgence du Comité exécutif de la FFF. Les dirigeants, encore sous le choc du message d’Infantino, préparent une réponse formelle.
En attendant, le football français retient son souffle. Ce tirage, censé unir les nations, divise déjà les puissants.
Et tandis que le monde guette l’annonce des calendriers aujourd’hui, une question plane : la vérité cachée de Diallo ébranlera-t-elle l’empire FIFA, ou Infantino imposera-t-il son silence de dix mots ? Le ballon rond, une fois de plus, révèle ses fractures profondes.